Le papyrus

Le papyrus

C’est en approfondissant mes recherches en vue de créer mes sculptures de papier, que je me suis posée cette simple question : d’où vient le mot "papier" ? Il vient tout simplement de son ancêtre le "papyrus" !

Lorsqu’on dit "papyrus" on pense tout de suite à l’Egypte. En effet, son invention, qui remonte à près de 5000 ans, a été créée dans ce pays, et fut utilisée sur tout le pourtour méditerranéen. C’est à la base une plante de type roseau, le papyrus, qui pousse, sur les bords du Nil. Les Egyptiens s’en servaient pour fabriquer les supports d’écriture. C’est comme ceci que nous sont parvenus de nombreux textes, et l’histoire de ce pays.

Ce sont les scribes qui étaient chargés des écritures. Ils se servaient de calames, roseaux ou de joncs taillés et parfois mâchonnés au bout pour servir de pinceau. Les encriers comportaient deux compartiments, donc deux couleurs, le noir et le rouge. Le papyrus pouvait être recoupé aux dimensions voulues avec un coupe-papyrus généralement en cuivre. Pendant plus de quatre mille ans, une grande partie du monde civilisé utilisa le papyrus.

Pour la fabrication du papyrus, on utilise la tige du roseau humidifiée, qui est coupée en tronçon de quarante centimètres de long. Puis la moelle, le cœur de la tige, est débitée en fines lamelles. Celles-ci sont juxtaposées pour obtenir une surface. Les bandes sont découpées de manière à ce qu’aucunes ne dépasse. L’opération est répétée une seconde fois en plaçant les lamelles perpendiculaires aux premières. C’est le limon naturellement présent dans l’eau qui à l’époque agissait comme de la colle. Il se peut qu’un autre type de colle ait été utilisé, mais ce n’est pas prouvé.
L’ensemble est alors battu au maillet, puis pressé pour obtenir des feuilles. Ce pressage est très important puisque c’est lui qui va aider à ce que les bandes collent entre elles. Ces dernières sont mises à sécher. Un bon séchage au soleil est primordial car c’est lui qui définit la qualité du papyrus.

Ensuite, c’est le lissage, le découpage en rectangles, puis l’assemblage pour former un rouleau d’une vingtaine de pages. Pour cela on utilise de la colle à base de farine délayée dans de l’eau chaude pour assembler les feuilles les unes aux autres. Les jointures sont alors aplaties au maillet pour qu’elles deviennent invisibles.

Ce savoir faire des artisans de l’antiquité permettait de fabriquer un papyrus léger, souple, mais néanmoins très solide, qu’il était facile de transporter. Son prix restant toutefois très élevé, il était souvent gratté pour en retirer les écritures, puis recyclé.

A partir du IVème siècle le papyrus fut détrôné par le parchemin, qui lui-même fut remplacé par le papier au cours du XIVème siècle.

Le papyrus reste une matière fascinante sur laquelle travailler. Même si il est produit loin de chez nous, on peut s’en procurer assez aisément dans les magasins d’art et de nombreux papetiers.

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