Matières
Cocktail de savoir faire anciens
A l’heure du numérique chercher les effets de matière tirés des métiers d’arts anciens comme les marqueteries de bois et de coquille d’œuf, les sculptures de papier des églises, de la peinture à l’encaustique antique, ou le travail des sculptures de béton, donne une agréable sensation de nager à contre courant, dans une certaine vérité. L’adaptation de ces techniques et de ces textures dans un esprit actuel donne une densité et de nouvelles émotions à mes créations.
Le papier comme une évidence
Matière de prédilection, le papier s’est imposé à moi, tout seul, comme ça, sans savoir pourquoi. J’ai longtemps cherché à recouvrir mes sculptures de peintures ou d’enduit, sans succès. Puis ce fut l’évidence : Pourquoi travailler le papier si on ne voit pas que c’est du papier !
Le choix du papier brun s’imposa aussi de lui-même. A sec ou humide il se plie à tout. Selon le travail on peut avoir des illusions d’argile, de cuir, d’autres matières. Il peut se teindre de toutes les couleurs, mais bien souvent je le préfère au naturel.
Collé, sa solidité permet d’accueillir d’autres matières et l’habiller d’ornements.
Fausse fragilité
La marqueterie de coquille d’œuf de mes sculptures est empruntée aux métiers d’art du bois, des marqueteurs exactement, qui peuvent orner de cette matière des meubles complets. Elle forme une parfaite harmonie avec le papier, et fait semblant d’être d’une grande fragilité. Mais ne vous y trompez pas, ils sont tous deux très solides et épousent parfaitement les formes, se donnant l’un l’autre, par des effets de mosaïque, une fine élégance.
Contraste
Toujours dans la recherche, j’ai découvert ce procédé , l'un des plus anciens connus au monde. Elle était pratiquée par les Etrusques, les Egyptiens, les Grecs, puis les Romains. Elle se constitue de cire d’abeille pure et de pigments travaillés à chaud, et exige une certaine rapidité dans l’exécution . Sa transparence contraste avec l’aspect mat du papier brun et se complète à merveille.
Harmonie parfaite
Cette matière chaude, qu’est le bois donne une grande prestance à mes sculptures de papier. Je l’utilise le plus souvent sous forme de placage. Par sa puissance naturelle il donne des intonations différentes selon les essences que je choisis. Les propriétés du bois et du papier se ressemblent beaucoup. Ils « bougent » légèrement en fonction de l’hydrométrie et selon les lumières. Mes sculptures n’en sont que plus vivantes. Feuille de papier, feuille de bois, c’est l’accord parfait.
Accord de deux extrêmes
L’union de deux extrêmes, papier- béton. Passage d’un état à un autre .Du plus léger au plus lourd, du plus souple au plus rigide, le contraste de ces deux matières me fascine. Le travail du béton sous son apparente simplicité réserve bien des surprises dans les réalisations. Leur alliance est une entente surprenante, or du commun, aux effets troublants.