La papeterie artisanale: un métier d’art
La papeterie artisanale: un métier d’art
Les papetiers artisanaux cultivent l’art du papier fait main, dont l’origine remonte à sa découverte en Chine il y a plus de 2000 ans.
Aujourd’hui, comme hier le papier artisanal se fabrique dans des moulins qui sont en fait des moulins à eau.
En général ce sont des bâtiments en pierre, où on trouve au niveau de la roue les cuves (dites cylindre hollandais ou pile hollandaise) où se réalise la défibration, sorte de gros mixeur qui brasse les fibres nécessaires pour la pâte à papier.
Pour le papier chiffon, le déchiquetage du chiffon se fait grâce à la rotation d'un cylindre hérissé de lames coupantes et d'une planche garnie de clous. L’eau utilisée pour travailler doit être pure et non calcaire. C’est ainsi qu’est réalisée la pâte à papier. Cette technique date du XIIIe siècle et fut inventée, comme son nom l’indique, par les hollandais.
Là, est rajouté un peu de colle au mélange. La pâte à papier est alors mise dans une cuve.
Ensuite on choisi « la forme ». C’est un tamis au cadre en bois et constitué de fils de laiton. Puis on y adapte « la couverte », cadre mobile qui s’emboite sur la forme et qui va donner le format de la feuille. On peut imaginer toutes les formes que l’on veut.
Après cela, on plonge la forme dans la cuve, on la ressort chargée de pâte à papier et on procède à un mouvement de va et vient pour que la pâte soit uniforme sur le tamis. On laisse l’eau s’écouler.
L’égouttage se passe d’abord à l’horizontal, puis à la verticale.
Une fois la feuille constituée sur le tamis, on retourne le tout sur un feutre de laine. La feuille alors se décroche du tamis. Ce dernier est retiré et la feuille apparaît.
Les feuilles ainsi intercalées entre les feutres forment une pile appelée « porse ou quet », qui est mise sous presse pour essorer un maximum d’eau. Le grain du papier dépend de la texture du feutre sur laquelle la feuille est pressée.
Lorsque les feuilles sont bien égouttées, on les met à sécher dans le séchoir ou étendoir qui en général se trouve au second étage du moulin (grenier).
Il existe deux méthodes de séchage. On peut déposer les feuilles sur un fil comme du linge. Avec la méthode japonaise on laisse la feuille sur le feutre et on accroche ce dernier avec un cintre à la verticale. Le temps de séchage dépend de la température, du taux d’humidité, de l’épaisseur des feuilles et des feutres. Il peut aller de deux à six jours.
Pendant le séchage les feuilles se gondolent et se rétractent. Il est donc nécessaire de les remettre sous presse pendant quelques jours.
Les papetiers sont des créateurs un peu alchimistes, artistes, et leurs imagination n’a pas de limite. Ainsi, en plus des traditionnels papiers de coton, de lin ou de chanvre, chaque papetier fait ses propres expérimentations. On trouve ainsi du papier d’ortie, de lavande, de fougère, de crottin de cheval… Il peut-être décoré de fleurs ou de feuilles naturelles.
La papeterie artisanale est un véritable métier d’art.
Merci à Laurence et Bruno Pasdeloup pour m’avoir autorisée à utiliser les photos de leur papeterie.
https://www.papier-artisanal.com/