Les pigments, une multitude de couleurs...
Les pigments, une multitude de couleurs...
Mes sculptures de papier sont souvent colorées. C’est pourquoi je me suis tout naturellement intéressée aux pigments.
Les pigments peuvent être d’origine minérale, végétal, animal ou synthétique.
Les pigments naturels de la famille des minéraux, les plus utilisés, les ocres et les terres sont les plus courants. L’ocre est une roche ferrique composée d'argile colorée par un hydroxyde de fer : l’hématite pour l'ocre rouge, la limonite pour la brune et goethite pour la jaune. Les ocres se trouvent dans le sol sous forme de sables ocreux composés à plus de 80 % de quartz. Ils sont extraits de carrière, dont les plus connus se trouvent dans le Luberon, puis ils sont broyés.
Les terres et ocres sont insensibles aux ultras violets et sont compatibles avec tous les liants, aussi bien la chaux que le ciment, que pour un usage artistique à l'huile ou dans les acryliques...
Ils servaient déjà pour les peintures à la Préhistoire, comme le montre les grottes de Lascaux. A l’époque ils étaient mélangés à de la salive, à de la graisse animale ou végétale, qui servaient de fixatif.
Le broyage des pierres semi précieuses comme l’azurite, ou lapis-lazuli donne de magnifiques bleus.
Il y a aussi les pigments issus de végétaux obtenus par macération ou décoction. Ils peuvent être extraits de différentes parties de la plante. Les feuilles pleine de chlorophylle donne des verts, les racines de la garance le rouge, des rameaux de l'indigotier d'où on tire l'indigo, des feuilles de pastel un bleu pâle, les herbes réséda donnent jaune de gaude... Le noir de fumé, lui est la suie de la combustion de bois résineux. Les pigments végétaux ont toujours été très appréciés des teinturiers car ils sont peu sensibles à la lumière et tiennent très bien dans le temps.
Il existe également des pigments d’origine animale comme les rouges de cochenille, le pourpre du murex très apprécié dans l’antiquité par exemple. Mais c’est différentes sortes de noirs que l’on trouve le plus couramment dans ces pigments, comme la sépia ou l'encre de seiche, un noir qui tire sur le brun une fois dilué. La calcification du bois de cerf ou d’os produit un noir aux reflets roux. Le noir d’ivoire est obtenu par la calcification des défenses, mais cette nuance n'est plus disponible depuis la protection des éléphants et l’interdiction de l’importation de l’ivoire.
Tous ces pigments se présentent le plus souvent en poudre, plus rarement en pâte. Contrairement au colorant qui se dissout dans le liquide, un pigment est un grain solide qui reste en suspension. Il donne de l’opacité et de la consistance aux solutions dans lesquelles il est dilué.
On peut l’utiliser pur ou mélangé à une poudre non colorante appeler charge pour une utilisation spécifique. Plus la proportion de pigment est forte, plus la couleur est soutenue.
Ils ont vendus dans les magasins des beaux arts, de bricolage, des grossistes en maçonnerie, et vendeurs de matériaux naturels. Leurs conditionnements peuvent aller de 100g à 25 kg.
Si un pigment n’est pas précisé d’origine naturelle, c’est qu’il est produit industriellement de manière chimique, il est alors appelé "pigment de synthèse". Ces pigments existent depuis le XIXe siècle. Certains on été purement inventé comme le bleu de cobalt, le blanc de titane ou le zinc… Beaucoup de couleurs imitent les piments naturels, mais on été créées par la pétrochimie, on les appelle alors "pigments artificiels".
Le choix des pigments en eux même est immense. La mixité des ces petits grain de matière élargit encore plus la palette des possibles de tous les créateurs. Quelle merveilleuse façon de sentir les couleurs que de les créer soi-même !