Sortis du cadre, sortis du mur !

Sortis du cadre, sortis du mur !

Un de mes thèmes favoris au cours de mes créations de sculptures de papier, est les passe-murailles, ces personnages qui sortent des murs ou des tableaux.

C’est en admirant les façades et les colonnes des bâtiments anciens, que m’est venue l’idée de faire sortir des personnages des murs et des cadres. En effet, il suffit de lever la tête quand on se promène dans les rues des centres villes, ou dans les monuments religieux pour admirer toutes sortes de représentations d’êtres qui sortent des murs, et qui nous regardent passer.

On y découvre des "cariatides" sculptures féminines ou "atlantes" sculptures masculines, entières ou de demi-personnages qui remplacent des colonnes, ou soutiennent des toitures.
Les "Génies" sont des figures d’enfants ailés, souvent des allégories qui figures les arts ou un concept.
Des "angelots" dits aussi "chérubins", des "chimères" et des "gargouilles" ornent également les murs.
Des "mascarons" sortent des visages fantastiques ou grotesques, et des "médaillons" des têtes en bas-relief.

Mais il n’y a pas que les bâtisseurs d’autrefois qui se sont intéressés à ce thème pour décorer les architectures. Les artistes se sont approprié ce sujet. On le retrouve bien souvent dans les sculptures de rue.
La plus connue étant celle créée par Jean Marais, "Le Passe muraille". Ce personnage figé dans un mur de Montmartre, rend hommage à l’écrivain, Marcel Aymé, auteur de ce nouveau fantastique, et interprétée au cinéma par Bourvil.

Les peintres eux aussi, font sortir leurs sujets hors du cadre. Tel "Escapando de la crítica" (1874) du peintre Pere Borrell del Caso, dont le personnage, grâce au trompe l’œil, s’introduit littéralement dans notre réalité en s’appuyant sur le cadre. En associant différentes techniques, comme l’ajout de matières sur leurs toiles, ou par le découpage par exemple, les peintres arrivent à créer cette illusion pour leurs personnages.
Les nouvelles technologies, grâce à la 3D, font sortir les sujets des toiles, dans une parfaite l’illusion. Les musées proposent ainsi des animations où les personnages des œuvres de grands maîtres quittent leur cadre pour aller se promener sur les murs ou dans les autres tableaux.

Même si nous les considérons comme des décorations, on peut se poser la question : d’où viennent-ils ces êtres qui traversent nos plans verticaux ? Parce que, lorsqu’ on les regarde bien, on peut distinguer dans ces passe-murailles un petit air d’insolent voyeurisme à pénétrer dans notre monde de cette manière. Est-ce nous qui les regardons, ou sortent-ils des murs pour nous observer ?

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