Un art ancestral japonais : Le Kirigami
Un art ancestral japonais : Le Kirigami
Si le Kirigami est de nos jours relégué au rang de loisir créatif, il est avant tout un art de la sculpture de papier.
Cette pratique, qui date du IVe siècle après JC, suit logiquement l’itinéraire du papier qui lui à été découvert deux siècles auparavant. Son origine est donc la Chine, où le jianzhi est son ancêtre. Puis ce dernier s’est implanté durablement au Japon au VIIe siècle, où il devient un art sacré, pratiqué surtout dans les monastères, servant à vénérer les ancêtres et les dieux par des offrandes symboliques en trois dimensions. Cet dans ce pays que sont nés les dérivés du jianzhi comme l’origami, le kirie, le kirigami, etc… Puis toutes ces techniques se sont rependues dans le monde entier sans avoir néanmoins le même engouement qu’au japon. Ce sont les artistes contemporains qui vont s’emparer de ces techniques et les développer.
Le kirigami est donc l’art de découper et plier le papier. Traditionnellement on utilise du papier de murier, le washi, mais d’autres qualités sont possibles : le papier ou carton fin blanc ou de couleur, le papier recyclé, le papier d’algues, le papier avec des fibres végétales, papier de riz. Il est indispensable de voir avant de commencer, si une fois plié, le papier marque un pli parfait.
Cet un art ancestral qui nécessite une grande minutie et beaucoup de patience, car il s’agit de découper très finement un motif dans une seule feuille de papier, puis de la plier de manière à obtenir les formes et les volumes voulus. Le repentir n’y est pas permis.
Comme avant tout projet, il faudra évaluer avant de commencer, tous les paramètres qui interviennent dans la réalisation, la qualité et l’épaisseur du papier, la forme finale, le poids. Il faudra également étudier les différents types de plis dont on aura besoin.
Les outils utilisés sont assez simples : des feuilles de papier, un cutter de précision, des ciseaux, un crayon, un compas si nécessaire, une règle, un tapis de coupe, un plioir. Bien que cela soit permis, les puristes du Kirigami n’utilisent pas de colle.
Dans la pratique, on tracera notre dessin par des traits pleinsstrong> pour les parties qui devront être découpées, et des pointillés pour les parties à plier. Puis on se place sur le tapis de découpe, et avec le cutter, on découpe les traits pleins en tournant la feuille au fur et à mesure (ce n’est pas le cutter qui tourne). Ensuite on utilise un plioir pour créer les plis en fonction des pointillés. Il existe différentes techniques de plis : plis de montagne, plis de vallée, effet tunnel, etc... Une fois l’œuvre terminée il suffit de placer le kirigami sur un support coloré pour faire ressortir les reliefs. On peut aller des effets de tissages, dont on se servira dans la mode, pour les lampions, les flocons de neige, guirlandes, au pop-up qui jouera encore plus sur l’effet 3D pour des motifs géométriques ou abstraits. On trouvera souvent ces derniers dans les arts, les maquettes, les luminaires, la décoration d’intérieure, des figurines, les cartes animées, les livres pour enfants. C’est dans tous les cas une magie de voir une feuille plate et lisse prendre du volume pour nous raconter une histoire.
Comme beaucoup d’arts, la pratique ancestrale du kirigami a s’est démocratisée, et a fait son apparition dans les activités pour enfants et les loisirs créatifs comme le scrapbooking. Mais il reste un art d’exception lorsqu’il est pratiqué par les grands maîtres de la sculpture papier.