Les masques de Venise
Les masques de Venise
Lorsqu’on parle de papier mâché, on pense Carnaval, et plus particulièrement masques.
La plus célèbre de ces réjouissances est le carnaval de Venise qui remonte au Moyen Age, au Xe siècle exactement. Cette fête traditionnelle italienne commence dix jours avant le mercredi des Cendre et se termine à mardi gras. Ce qui fait sa renommée sont non seulement ses costumes, mais aussi ses masques.
Ces derniers n’apparaissent qu’au XIIe siècle. Ils assuraient l’incognito et contribuaient à faire disparaître les différences sociales entre le peuple et la noblesse, permettant pendant un temps d’évacuer les crispations de leurs vies dans des fêtes débridées.
Bien que le carnaval se soit embourgeoisé au cours des siècles, le masque est encore aujourd’hui l’essence même de Venise pour les carnavaliers. Il fut à tel point populaire, qu’il était porté même en dehors des moments du carnaval. C’est ainsi qu’il a été créé par des artisans, les "maschereri", les faiseurs de masques, un commerce autour de la fabrication des masques.
Pour la plupart ils reprennent les personnages de la commedia dell’arte.
Ainsi, on retrouve parmi les plus connus :
Le fameux Arlequin (Arlecchino), Il est le plus ancien, et se reconnaît aisément avec son demi masque noir, ses moustaches, son grand nez et son habit à losanges de toutes les couleurs. S’il paraît sympathique, c’est en fait dans la commedia un serviteur pas très malin.
Le médecin de la peste : Le masque en long bec, très caractéristique, n’était pas qu’un déguisement puisqu’il était aussi utilisé par les médecins qui combattaient la peste courante à cette époque, en y incorporant des herbes sensées les protégées. Avec ce masque on portait des lunettes ce qui donnait une allure d’oiseau.
Pantalone : Il représente un vieux commerçant très connu et vénéré à Venise. Son masque est caractérisé par un nez crochu, de gros sourcils, et une barbichette, le tout surmonté d’un béret de laine.
Pulcinella : Personnage napolitain, serviteur idiot, avec son masque noir au nez crochu en forme de bec, et ses rides, ressemble à un coq. Il porte un grand chapeau pointu.
D’autres masques ne sont pas tirés de la commedia dell’arte, mais chacun porte un nom.
Les plus portés sont :
La Bouta qui était utilisée en toutes occasions aussi bien par les Vénitiens que par les Vénitiennes. Ce masque blanc qui a une forme particulière qui part sur l’avant, permettait de boire et de manger sans qu’on ait à l’enlever. Il était accompagné d’un voile qui tombait sur les épaules et d’un tricorne noir.
Moretta : Ce masque était également appelé « muta » (muet). Il était de velours noir, de forme ovale, et était réservé aux femmes. Il cachait entièrement le visage et n’avait pas d’attaches. Il était muni à l’intérieur d’un bouton qui permettait de le tenir plaqué par la bouche, et interdisait la parole. Celui-ci permettait un jeu de séduction par le mystère.
Larva ou Molto : Ce qui veut dire « fantôme ». C’est un masque sans expression, ovale, blanc et décoré. Il est typiquement vénitien. Il est entouré d’un foulard et d’un chapeau pour cacher toute la tête. On peut boire et manger sans l’ôter, ce qui permet de garder l’anonymat le plus complet. C’est encore aujourd’hui le plus utilisé.
Les artisans créateurs de Venise créent bien d’autres styles de masques. Il peuvent être en cuir, mais le plus souvent ils sont en papier mâché, et font le bonheur des adeptes des carnavals.