Le tirage d’une sculpture en papier moulé
Le tirage d’une sculpture en papier moulé
Le tirage d’une sculpture à toujours un côté magique, quelque soit la matière choisie. Le papier ne fait pas exception.
Le choix du papier dépendra de l’effet et du style voulu, mais surtout de l’affinité que l’on a avec telle ou telle qualité de fibre.
Il est donc temps maintenant de décider quel aspect on veut donner à notre sculpture. Veut-on qu’elle soit lisse, froissée, colorée, brut, avec du lettrage, épais, ou fine...
On pourra alors choisir le papier journal, le papier de soie, le papier d’emballage, des pages de vieux livres, aussi bien que les différents papiers spéciaux que l’on peut trouver dans les magasins d’arts.
Toutes sortes de papier peuvent être envisagées, à condition qu’il soit un peu poreux. Seuls les papiers glacés ou ciré sont déconseillés comme les magazines ou les publicités, où la colle ne serait pas très bien répartie, ce qui risquerait de faire craqueler la réalisation après le séchage.
On pourra également utiliser de la pâte à papier.
Pour décider parmi tous ces choix, il faudra bien sûr quelques essais pour mieux se rendre compte de la pertinence du papier choisi avec le sujet de notre sculpture. Pour mieux visualiser, on peut coller un échantillon de papier sur des carrés de carton.
Des essais seront nécessaires pour les colles. Là aussi ce sera une question de ressenti. On peut faire sa propre recette de colles anciennes ou de colles à base de farine. Mais le plus simple est la colle à papier peint ou la colle blanche vinylique.
Maintenant, il suffit de recouvrir l’intérieur du moule avec deux ou trois couches de papier. Ce dernier aura été non pas découpé aux ciseaux, mais déchiré à la main, afin qu’une fois encollées les fibres s’imbriquent les unes dans les autres. On peut disposer des bandelettes, ou des morceaux plus ou moins gros qu’on aura enduit de colle à l’aide d’un pinceau.
Si on utilise de la pâte à papier, on opéra en prenant une petite poignée de pâte qu’on serra très fort pour enlever le maximum d’humidité, puis on la disposera dans le moule en l’appuyant assez fortement sur les parois de manière à avoir une épaisseur à peu prêt égale de partout.
Tout l’intérieur du moule étant recouvert, on le met à sécher, soit sur un chauffage, soit au soleil.
Une fois sec, nous arrivons au moment délicat du démoulage. Il ne faudra pas tirer d’un seul coup sur le papier, au risque de tout déchirer, ou pire, de casser les parties fines du moule. Il faudra commencer par faire bouger les contours, puis petit à petit, aller vers l’intérieur, jusqu’à ce qu’il soit entièrement sorti.
En cas de déchirures ou de manques, on peut simplement reboucher avec un peu de papier encollé ou de pâte.
Si nous avions décidé de faire une sculpture en ronde-bosse, nous aurions eu un moule en deux parties, et nous aurions donc eu deux tirages en papier. Il suffit de coller ces deux parties avec les bandes ou des morceaux de papier pour les réunir. C’est assez simple, bien qu’Il faille un peu de dextérité.
Ensuite, c’est à votre goût. Vous pouvez laisser votre œuvre nature, ou la peindre directement, ou le recouvrir d’un enduit comme le Gesso. Pour cette dernière solution, une fois sec, il faudra poncer. Votre sculpture deviendra lisse , blanche, et vous pourrez la peindre et la vernir.
Ce qui différencie le papier moulé d’une sculpture papier sur armature, c’est un aspect différent, plus lisse, d’’une plus grande finesse dans les détails, et le fait qu’on peut faire plusieurs tirages d’une même œuvre. Mais il n’y a pas de techniques mieux qu’une autre, c’est une question de feeling.
Maintenant que vous connaissez la manière, laissez faire votre imagination !